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Caractérisation de la qualité de l’air quartier Méan Penhoët à Saint-Nazaire, 2017

  • Air extérieur

Situés en zone portuaire et aéronautique, différents industriels du quartier Méan-Penhoët utilisent des produits contenant du chrome hexavalent (VI) parmi lesquels le chromate de strontium. Ces substances, classées cancérogènes, sont susceptibles d’être émises à l’atmosphère.
Dans un contexte de mise en service d’une unité de production utilisant le chromate de strontium au sein de l’entreprise Rabas Protec, les riverains du quartier Méan Penhoët ont sollicité la ville de Saint-Nazaire afin de connaître leur exposition en chrome VI et en chromate de strontium dans leur environnement. Pour répondre à cette demande, la ville de Saint-Nazaire a sollicité Air Pays de la Loire afin d’évaluer la qualité de l’air du quartier Méan-Penhoët.
L’enjeu de l’étude réalisée consiste à effectuer une première caractérisation de la qualité de l’air au niveau du quartier Méan-Penhoët. Pour cette étude, il ne s’agit pas de caractériser l’impact des industriels utilisant le chrome VI, ni d’identifier les sources émettrices, mais de donner des éléments, qui associés à une étude sanitaire à réaliser, pourraient permettre d’évaluer l’exposition de la population à ces polluants atmosphériques en comparaison à un milieu non influencé. Le dispositif mis en œuvre a été déterminé au regard de ces objectifs et sur la base de connaissances préliminaires. Au cours de l’étude, de nouveaux éléments dont nous avons eu connaissance ont montré que les mesures réalisées ne peuvent permettre de corréler les résultats uniquement aux sources pré-identifiées.

contexte

Situés en zone portuaire et aéronautique, différents industriels du quartier Méan-Penhoët utilisent des produits contenant du chrome hexavalent (VI) parmi lesquels le chromate de strontium. Ces substances, classées cancérogènes, sont susceptibles d’être émises à l’atmosphère.
Dans un contexte de mise en service d’une unité de production utilisant le chromate de strontium au sein de l’entreprise Rabas Protec, les riverains du quartier Méan-Penhoët ont sollicité la ville de Saint-Nazaire afin de connaître leur exposition en chrome VI et en chromate de strontium dans leur environnement.
Pour répondre à cette demande, la ville de Saint-Nazaire a sollicité Air Pays de la Loire afin d’évaluer la qualité de l’air du quartier Méan-Penhoët.

enjeux et objectifs

L’enjeu de l’étude réalisée consiste à effectuer une première caractérisation de la qualité de l’air au niveau du quartier Méan-Penhoët.
Les objectifs sont de :

  • réaliser des mesures comparatives en milieu potentiellement influencé (Méan-Penhoët) et milieu non influencé à Nantes ;
  • quantifier le chrome et le strontium, qualifier le chrome VI et plus spécifiquement le chromate de strontium.

Pour cette étude, il ne s’agit pas de caractériser l’impact des industriels utilisant le chrome VI, ni d’identifier les sources émettrices, mais de donner des éléments, qui associés à une étude sanitaire à réaliser, pourraient permettre d’évaluer l’exposition de la population à ces polluants atmosphériques en comparaison à un milieu non influencé.
Le dispositif mis en œuvre a été déterminé au regard de ces objectifs et sur la base de connaissances préliminaires.
Au cours de l’étude, de nouveaux éléments dont nous avons eu connaissance ont montré que les mesures réalisées ne peuvent permettre de corréler les résultats uniquement  aux sources pré-identifiées.

moyens

Les particules fines PM10 ont été prélevées en continu pendant 4 mois, du 31 octobre 2016 au 4 mars 2017, sur deux sites potentiellement influencés par des activités industrielles à Méan-Penhoët et un site non influencé à Nantes.

carte des deux sites potentiellement influencés par des activités industrielles à Méan-Penhoët

conclusions

Sur les périodes considérées les concentrations de chrome total et de strontium mesurées au niveau des sites potentiellement influencés sont généralement :

  • représentatives des concentrations mesurées en environnement urbain non influencé,
  • inférieures à 2 ng/m3 pour le chrome total et varient entre 0,4 et 2 ng/m3 pour le strontium.

En fin de campagne :

  • du 2 au 17 février, une ou des sources locales d’émissions diffuses, d’origine industrielle ou d’autres types d’activités économiques (petits établissements, ateliers…) , ont significativement impacté les concentrations moyennes de chrome total des sites nazairiens qui ont ponctuellement atteint 12,3 et 10,2 ng/m3.
  • du 17 février au 4 mars, la concentration de strontium mesurée au niveau des formes de radoub a atteint son maximum avec 4,1 ng/m3, possiblement sous influence océanique.
graphiques sur les concentrations de chrome total et de strontium mesurées au niveau des sites

Il n’a pas été détecté de chromate de strontium ni de chrome sous forme cristalline dans les échantillons prélevés.

Le chrome n’est pas un polluant réglementé dans l’air, aucune norme dans l’air ambiant ne permet donc de situer les concentrations mesurées d’un point de vue réglementaire.
Compte tenu des risques sanitaires associés au chrome VI et des résultats de cette étude, il serait utile de la prolonger par une analyse sanitaire par un organisme compétent (Institut National de l’EnviRonnement Industriel et des risqueS (INERIS), bureau d’études) à soumettre à l’Agence Régionale de Santé pour avis.

recommandations

Afin d’affiner les résultats, et notamment d’apprécier la reproductibilité d’élévations ponctuelles de chrome total, de quantifier le chrome VI et d’améliorer la connaissance de la diversité des  sources émettrices, la compréhension des phénomènes, une étude complémentaire sous la forme d’une « étude de zone » pourrait être menée intégrant :
- la spéciation du chrome VI en raison de sa toxicité, en gérant les difficultés techniques de prélèvement, d’extraction et d’analyses associées,
- un recensement des émetteurs potentiels de chrome VI dans l’environnement du quartier Méan Penhoët (données Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL)1) et données sur les autres activités de petits établissements potentiellement émetteurs à recenser,
- un dimensionnement du dispositif de mesure tenant compte de ce recensement (implantation des sites de mesure, nombre de sites, fréquence d’échantillonnage, méthodes d’analyses…),
- une durée adaptée permettant une évaluation des risques chroniques dans le cadre d’une étude sanitaire et couvrant à la fois des périodes avec des conditions météorologiques contrastées et des taux d’activités économiques représentatifs, soit sur un cycle annuel.
Dans cette perspective, Air Pays de la Loire apporterait sa contribution si une démarche de prolongement était entreprise impliquant la participation des collectivités territoriales, de l’administration, des représentants des entreprises, d’associations de citoyens et d’experts.

1 - L’inspection des installations classées a en charge le suivi des installations classées soumises à déclaration, enregistrement ou autorisation. D’autres utilisateurs pourraient relever de l’application du règlement sanitaire départemental.