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Évaluation de la qualité de l’air intérieur dans des habitations suite à un accident sur le pipeline Donges-Vern-Sur-Seiche, avril 2016

  • Air intérieur

Les mesures mettent en évidence 8 logements moins affectés par l’accident situés à distance du lieu de la fuite de gasoil et 3 logements plus fortement affectés, non réintégrés par les habitants. Des mesures de suivi permettront d’évaluer l'évolution de la pollution.

contexte : fuite accidentelle d'un pipeline au lieu-dit Tragouet

Mardi 5 avril 2016 à 9h40, une foreuse perce le pipeline reliant Donges (44) à Vern-sur-Seiche (35). Cet accident a généré une fuite de 550 m3 de gazole se déversant dans les fossés, la rue et les étangs du lieu-dit Tragouet et du Manoir. Une équipe du Service Départemental d’Incendie et de Secours de Loire-Atlantique (SDIS 44, COPR) a été mobilisée sur place afin d’effectuer des mesures de qualité de l’air intérieur dans quelques maisons. L’ensemble des logements ont été évacués immédiatement.

Le mercredi 6 avril, l’Agence Régionale de la Santé a sollicité Air Pays de la Loire pour étendre les mesures de qualité de l’air intérieur dans les logements du lieu-dit et du Manoir afin d’aider le Préfet dans sa décision de permettre la réintégration de certaines habitations. A cet effet, Air Pays de la Loire a réalisé une première série de mesures les journées du 7 et 8 avril. Le vendredi, 4 logements (22, 25, 27, Manoir) étaient non réintégrés par les occupants.

La semaine suivante, du 12 au 15 avril, une seconde série de mesures a été réalisée par Air Pays de la Loire afin d’évaluer l’évolution des concentrations dans l’ensemble des habitations du lieu-dit Tragouet et du Manoir. Des mesures complémentaires ont été réalisées le 22 avril 2016 dans les 2 logements les plus impactés et au sein du Manoir afin de suivre l’évolution de la pollution. Les 4 logements (22, 25, 27 et Manoir) n’étaient toujours pas réintégrés.

résultats : répartition des niveaux de qualité de l’air intérieur par logements

Logements instrumentés

[COV totaux]

éq toluène

µg/m3

[BTEX]

µg/m3

court terme

[BTEX]

µg/m3

long terme

Commentaires

Logements les moins impactés

Maison 3

smile vert-ok

 

/

/

 

Maison 5

JAUNE
smile vert-ok

 

ROUGE

Influence produits ménagers

Maison 6

JAUNE
smile vert-ok

 

ROUGE

Influence produits ménagers

Maison 17

smile vert-OK

 

/

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Maison 18

JAUNE

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Influence activité des occupants

Maison 20

JAUNE

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Influence activité des occupants

Maison 27

smile vert-ok

 

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Maison 31

smile vert-ok

 

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Logements les plus impactés

Maison 22

smile rouge-pas ok

 

smile vert-ok

 

smile rouge-pas ok

 

Influence de l’accident

Maison 25

smile rouge-pas ok

 

smile jaune-moyen

 

smile rouge-pas ok

 

Influence de l’accident

Manoir

smile jaune-moyen
smile vert-ok
smile rouge-pas ok

Influence de l’accident en début de période

smile vert-ok pas d’influence, niv. représentatif des logements en France smile jaune-moyen influence de l’accident avérée smile rouge-pas ok influence de l’accident majeure

conclusions et perspectives : une amélioration de la situation, mais qui nécessite une poursuite des mesures dans les logements les plus exposés

Les résultats des mesures menées du 7 au 15 avril, puis le 22 avril mettent en avant :

  • des logements moins impactés par l’accident : 3, 5, 6, 17, 18, 20, 27 et 31, réintégrés par autorisation préfectorale le 8 avril (sauf logement 27).  Les concentrations en COV totaux dans ces logements sont de l’ordre de 1 000 µg/m3, représentatives des niveaux couramment observés dans les logements en France.
    Les concentrations en BTEX révèlent une influence avérée de l’accident avec notamment des concentrations en benzène suggérant le risque de dépassement de la valeur guide d’exposition long terme, de 2 µg/m3. La valeur guide d’exposition court terme pour le benzène (30 µg/m3) ne devrait pas être dépassée.
  • des logements plus fortement impactés par l’accident : 22, 25 et le Manoir. Malgré leur inoccupation, les concentrations en COV totaux mesurées en début de période ont varié entre 3 000 et 17 000 µg/m3 et ont atteint des concentrations comprises entre 950 et 2 700 µg/m3 le 22 avril.
    Les concentrations en BTEX révèlent également une influence majeure de l’accident, avec des concentrations en benzène comprises entre 9 et 14 µg/m3 du 12 au 15 avril, soit un risque de dépassement de la valeur guide d’exposition long terme pour le benzène. Notons que les mesures réalisées dans le logement 25 le 8 avril suggéraient également un risque de dépassement de la valeur guide d’exposition court terme pour le benzène.
    Le 22 avril, les logements 22, 25, 27 et le Manoir n’étaient toujours pas réintégrés.
  • une diminution significative des concentrations en COV totaux et en BTEX entre les 3 périodes de mesures (7 et 8 avril, 12 à 15 avril, 22 avril).

Au regard des résultats, nous préconisons la réalisation d’un suivi de la qualité de l’air intérieur dans les logements les plus impactés (22, 25 et Manoir) et dans le logement 5, logement « témoin », pendant 3 mois, éventuellement renouvelable en période hivernale. Ce dispositif permettrait ainsi de comparer les résultats avec les mesures réalisées en avril et ainsi de vérifier la décroissance de la pollution liée à l’accident.