06/07/2016
- Air intérieur
Les mesures mettent en évidence 8 logements moins affectés par l’accident situés à distance du lieu de la fuite de gasoil et 3 logements plus fortement affectés, non réintégrés par les habitants. Des mesures de suivi permettront d’évaluer l'évolution de la pollution.
contexte : fuite accidentelle d'un pipeline au lieu-dit Tragouet
Mardi 5 avril 2016 à 9h40, une foreuse perce le pipeline reliant Donges (44) à Vern-sur-Seiche (35). Cet accident a généré une fuite de 550 m3 de gazole se déversant dans les fossés, la rue et les étangs du lieu-dit Tragouet et du Manoir. Une équipe du Service Départemental d’Incendie et de Secours de Loire-Atlantique (SDIS 44, COPR) a été mobilisée sur place afin d’effectuer des mesures de qualité de l’air intérieur dans quelques maisons. L’ensemble des logements ont été évacués immédiatement.
Le mercredi 6 avril, l’Agence Régionale de la Santé a sollicité Air Pays de la Loire pour étendre les mesures de qualité de l’air intérieur dans les logements du lieu-dit et du Manoir afin d’aider le Préfet dans sa décision de permettre la réintégration de certaines habitations. A cet effet, Air Pays de la Loire a réalisé une première série de mesures les journées du 7 et 8 avril. Le vendredi, 4 logements (22, 25, 27, Manoir) étaient non réintégrés par les occupants.
La semaine suivante, du 12 au 15 avril, une seconde série de mesures a été réalisée par Air Pays de la Loire afin d’évaluer l’évolution des concentrations dans l’ensemble des habitations du lieu-dit Tragouet et du Manoir. Des mesures complémentaires ont été réalisées le 22 avril 2016 dans les 2 logements les plus impactés et au sein du Manoir afin de suivre l’évolution de la pollution. Les 4 logements (22, 25, 27 et Manoir) n’étaient toujours pas réintégrés.
résultats : répartition des niveaux de qualité de l’air intérieur par logements
Logements instrumentés |
[COV totaux] éq toluène µg/m3 |
[BTEX] µg/m3 court terme |
[BTEX] µg/m3 long terme |
Commentaires |
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Logements les moins impactés |
Maison 3 |
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Maison 5 |
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Influence produits ménagers |
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Maison 6 |
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Influence produits ménagers |
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Maison 17 |
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Maison 18 |
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Influence activité des occupants |
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Maison 20 |
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Influence activité des occupants |
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Maison 27 |
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Maison 31 |
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Logements les plus impactés |
Maison 22 |
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Influence de l’accident |
Maison 25 |
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Influence de l’accident |
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Manoir |
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Influence de l’accident en début de période |
pas d’influence, niv. représentatif des logements en France influence de l’accident avérée influence de l’accident majeure
conclusions et perspectives : une amélioration de la situation, mais qui nécessite une poursuite des mesures dans les logements les plus exposés
Les résultats des mesures menées du 7 au 15 avril, puis le 22 avril mettent en avant :
- des logements moins impactés par l’accident : 3, 5, 6, 17, 18, 20, 27 et 31, réintégrés par autorisation préfectorale le 8 avril (sauf logement 27). Les concentrations en COV totaux dans ces logements sont de l’ordre de 1 000 µg/m3, représentatives des niveaux couramment observés dans les logements en France.
Les concentrations en BTEX révèlent une influence avérée de l’accident avec notamment des concentrations en benzène suggérant le risque de dépassement de la valeur guide d’exposition long terme, de 2 µg/m3. La valeur guide d’exposition court terme pour le benzène (30 µg/m3) ne devrait pas être dépassée.
- des logements plus fortement impactés par l’accident : 22, 25 et le Manoir. Malgré leur inoccupation, les concentrations en COV totaux mesurées en début de période ont varié entre 3 000 et 17 000 µg/m3 et ont atteint des concentrations comprises entre 950 et 2 700 µg/m3 le 22 avril.
Les concentrations en BTEX révèlent également une influence majeure de l’accident, avec des concentrations en benzène comprises entre 9 et 14 µg/m3 du 12 au 15 avril, soit un risque de dépassement de la valeur guide d’exposition long terme pour le benzène. Notons que les mesures réalisées dans le logement 25 le 8 avril suggéraient également un risque de dépassement de la valeur guide d’exposition court terme pour le benzène.
Le 22 avril, les logements 22, 25, 27 et le Manoir n’étaient toujours pas réintégrés.
- une diminution significative des concentrations en COV totaux et en BTEX entre les 3 périodes de mesures (7 et 8 avril, 12 à 15 avril, 22 avril).
Au regard des résultats, nous préconisons la réalisation d’un suivi de la qualité de l’air intérieur dans les logements les plus impactés (22, 25 et Manoir) et dans le logement 5, logement « témoin », pendant 3 mois, éventuellement renouvelable en période hivernale. Ce dispositif permettrait ainsi de comparer les résultats avec les mesures réalisées en avril et ainsi de vérifier la décroissance de la pollution liée à l’accident.