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Programme de suivi des odeurs en Basse-Loire, résultats d'une année d'observation

  • Air extérieur

En 2015 sur le territoire de la Basse-Loire, Air Pays de la Loire a lancé avec les associations de riverains, les industriels, les élus, et l’appui de la société Osmanthe, un programme de suivi des odeurs visant à diagnostiquer puis, à long terme, à améliorer la situation odorante des communes.

Avec le recrutement de 15 nez bénévoles, assidus et impliqués, leurs olfactions régulières et complémentaires ont permis de :

  • faire un état des lieux des perceptions olfactives sur le territoire de la Basse-Loire ;
  • établir des liens entre les sources responsables d’odeurs pour agir avec efficacité au niveau des sites contributeurs.

Après 1 an de campagne olfactive entre mai 2015 et avril 2016, ce document fait état d’un premier bilan positif.

le bilan odorant

Grâce au travail régulier et rigoureux des nez le matin et le soir au domicile et à tout moment de la journée sur la zone de Basse-Loire, 5 300 observations, comprenant 1 000 perceptions d’odeurs ont été enregistrées au cours de l’année de veille olfactive.
Ces perceptions d’odeurs ont été obtenues durant 280 journées sur l’année de suivi.

image du bilan odorant sur l'année de suivi

les intensités

Sur les 1 000 perceptions, 94 % sont de niveau faible ou intermédiaire.

image des intensites odorantes


6 % sont des odeurs gênantes dans la réalisation des activités quotidiennes :

  • 62 %  sont liées à la raffinerie Total ;
  • 29 % à Cargill ;
  • 9 % à d’autres sources.

les notes rencontrées

  • soufrées : 46 %, constituant le fond odorant de la zone d’étude en lien principalement avec l’activité de la raffinerie (odeurs perçues à faible intensité) ;
  • sulfurol : 22 %, représentative de Cargill ;
  • phénolés, pyrogénées : 26 %, dont les origines sont communes à Total et Cargill, ou spécifiques à l’environnement (station de relevage des eaux usées de Donges) ;
  • autres : 6 %, pouvant provenir de l’environnement de la Basse Loire (épandage), comprenant 2,7 % de perceptions irritantes pouvant provenir des  émissions des industriels dont principalement Yara.
camembert des notes rencontrées

les actions des industriels

Le signalement des perceptions odorantes par Air Pays de la Loire a permis aux industriels d’identifier l’origine des odeurs, et de mettre en place des actions qui permettront à terme de réduire les nuisances olfactives.

Il s’agit notamment pour Total :

  • d’une recherche systématique de sources en cas de signalement d’odeur d’intensité forte et d’actions de résolution de certains dysfonctionnements (remplacement circuit de pompage, réparations,…) ;
  • de modifications de méthodes de travail (captation de molécules volatiles, par exemple) ;
  • d’investissement dans une nouvelle unité de désulfurisation à l’horizon 2020.

Pour Cargill :

  • action immédiate 2015-2016 : augmentation de la fréquence de nettoyage d’un système de lavage de gaz en place. Sensibilisation des équipes du site à la problématique odeur ;
  • action moyen terme 2016-2017 : intégration renforcée de la problématique « odeur » avec amélioration des performances de la station d’épuration et de l’efficacité du système de lavage des gaz. En fonctionnement depuis juin 2016 avec suivi quotidien des paramètres process. Formation à venir d’un nez sur site ;
  • action à plus long terme 2018 : approche de caractérisation et de quantification des émissions odorantes et étude de faisabilité pour la mise en place d’un système de traitement des odeurs portant sur tous les points d’émissions.

les perspectives

Fort de cette expérience réussie marquée par la réalisation d’un examen complet de la zone odorante, la participation active des nez bénévoles et des industriels ainsi que l’animation de l’étude par Air Pays de la Loire, le projet odeurs se poursuit en Basse-Loire avec l’observation des nez bénévoles pendant 2 ans jusqu’en 2018.

Ces 2 années seront l’occasion de suivre l’évolution de la qualité odorante de l‘air en relation avec les actions mises en œuvre, et d’associer d’autres émetteurs de la zone d’étude, tel que l’unité de méthanisation prochainement implantée à Montoir de Bretagne.

Au-delà de cette étude, Air Pays de la Loire travaille pour le déploiement de la démarche dans d’autres zones de la région.