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[COVID-19] évaluation de l'impact de la 5ème semaine de confinement sur la qualité de l'air en Pays de la Loire

  • Air extérieur
  • Émissions climat

Pour limiter la propagation du coronavirus SARS-CoV-2, les mesures de confinement ont été mises en place à l’échelle nationale à partir du mardi 17 mars 2020. La veille, la fermeture des établissements scolaires et d’accueil de la petite enfance a été décidée.

Ces mesures ont entraîné une baisse considérable de l’activité sur le territoire national et ailleurs en Europe et à l’échelle mondiale.
En France, cette réduction de l’activité a été estimée par l’INERIS en moyenne à :

  • - 70 % pour le trafic routier des particuliers ;
  • - 20 % pour le trafic routier à vocation commerciale ;
  • - 30 % des activités industrielles ;
  • - 90 % pour le trafic non routier (aviation, ferroviaire, fluvial).

A contrario, une augmentation de + 20 % du recours au chauffage résidentiel est estimée, en particulier au début du confinement.

A l’échelle locale, Nantes Métropole constate une réduction de plus de 70 % du trafic routier dans l’agglomération nantaise même si une légère augmentation est observée la première quinzaine d’avril par rapport à la deuxième quinzaine de mars (source : PC Circulation – Nantes Métropole).

Air Pays de la Loire réactualise régulièrement l’impact des mesures de restriction d’activité sur la qualité de l’air (hors ozone) à l’échelle de la région des Pays de la Loire. Ce document présente l’impact pour la période du 13 au 17 avril 2020.
Ce bilan intègre en complément les résultats obtenus au niveau du Boulevard du Roi René à Angers.

à savoir

Pour les explications relatives au choix des polluants pris en compte, à leurs sources d’émissions ainsi qu’à la différence entre émissions et concentrations et à la méthodologie d’évaluation de l’impact du confinement, se reporter à l’annexe.

une amélioration stabilisée

estimation, en moyenne sur les sites urbains des Pays de la Loire
Estimation, en moyenne sur les sites urbains des Pays de la Loire, des réductions de concentrations en polluants sur les périodes du 16 au 20 mars 2020 (S1), du 23 au 27 mars (S2), du 30 mars au 3 avril (S3), du 6 au 10 avril (S4) et du 13 au 17 avril (S5)
estimation, sur le site du Bd Victor Hugo à Nantes (site de trafic)
Estimation, sur le site du Bd Victor Hugo à Nantes (site de trafic), des réductions de concentrations en polluants sur les périodes du 16 au 20 mars 2020 (S1), du 23 au 27 mars (S2), du 30 mars au 3 avril (S3), du 6 au 10 avril (S4) et du 13 au 17 avril (S5)
estimation, sur le site du Bd Roi René à Angers (site de trafic)
Estimation, sur le site du Bd Roi René à Angers (site de trafic), des réductions de concentrations en polluants sur les périodes du 16 au 20 mars 2020 (S1), du 23 au 27 mars (S2), du 30 mars au 3 avril (S3), du 6 au 10 avril (S4) et du 13 au 17 avril (S5)

De la première à la deuxième semaine de confinement, la qualité de l’air s’améliore encore sensiblement, le respect par la population des mesures de restriction devenant effectif.
De la deuxième à la cinquième semaine, l’amélioration se stabilise, conséquence d’un ancrage de la baisse d’activité. Les légères fluctuations observées ne sont pas à considérer à ce stade, les améliorations estimées étant à prendre comme des ordres de grandeur.

évolution fine des concentrations en polluants

Les graphiques suivants représentent l’évolution, entre le 9 mars et le 19 avril, des concentrations journalières réelles en polluants mesurées sur les sites urbains, les sites ruraux, en moyenne dans les Pays de la Loire et sur les sites de trafic du Bd Victor Hugo à Nantes et du Bd du Roi René à Angers (pas de correction des effets de la météorologie).

dioxyde d’azote

graph NO2

A partir du 22 mars, la pollution au dioxyde d’azote en bordure du Bd Victor Hugo à Nantes et du Bd du Roi René à Angers (axes routiers habituellement très fréquentés) est proche de celle observée dans les zones urbaines à l’écart des rues et atteint parfois les niveaux en milieu rural. Mais à partir du 3 avril, les typologies de sites se distinguent à nouveau : cela s’explique par de fortes inversions de température entre le 3 et le 12 avril qui ont bloqué les polluants au sol. C’est donc un effet météorologique qui a pour conséquence une élévation des concentrations en dioxyde d’azote sur cette période.

particules fines PM10

GRAPH PM10
  • la pollution aux particules PM10 augmente après le 16 mars et jusqu’au 28 mars en raison de conditions anticycloniques défavorables à la dispersion des polluants et propices à la formation de particules liées, en ce début de printemps, au secteur agricole (épandages) ainsi qu’au chauffage au bois. En particulier le 28 mars, les concentrations en PM10 dépassent le seuil d’information-recommandation fixé à 50 µg/m3 ;
  • cette situation est décorrélée de la mise en place du confinement, ces sources de particules étant peu ou pas liées aux restrictions d’activités mise en place, mais majoritairement à des phénomènes d’import de pollution extérieure à la région ;
  • les niveaux de particules après le 16 mars auraient généralement légèrement plus élevés si les conditions de trafic avaient été celle d’un trafic normal (mais pas le 28 mars en raison d’une origine de la pollution exogène) ;
  • à partir du 29 mars, on observe une stabilisation à des niveaux bas des concentrations en particules PM10.

particules très fines PM2,5

GRAPH PM2,5
  • la pollution aux particules PM2,5 augmente après le 16 mars pour les mêmes raisons que pour les PM10 (conditions anticycloniques favorables à la stagnation de particules très fines produites par les secteurs agricole et résidentiel avec une proportion importante de pollution extérieure, en particulier le 28 mars) ;
  • sans la réduction du trafic liés au confinement, les concentrations en PM2,5 auraient été en général légèrement plus élevées (sauf le 28 mars) ;
  • à partir du 29 mars, on observe une stabilisation des concentrations en particules PM2,5.

bilan

Les résultats, obtenus après cinq semaines de confinement, sont à prendre comme des ordres de grandeur.
Ces résultats sont réactualisés régulièrement par Air Pays de la Loire.
Des bilans seront réalisés au moment de la levée des restrictions d’activité, envisagée progressivement à partir du 11 mai 2020.

infos en +

« Pourquoi parle-t-on d’une amélioration de la qualité de l’air du fait du confinement alors qu’il y a eu un pic de pollution la journée du 28 mars ? » 
Un pic de pollution est souvent la conjugaison de plusieurs facteurs : des émissions de polluants (localement et sur d’autres territoires), des conditions météorologiques propices à l’accumulation de la pollution dans l’air et au transport de polluants à longue distance.
Le pic de pollution dû aux particules fines PM10 du 28 mars dernier a concerné le nord de la France et est lié à un import de particules fines en provenance des pays d’Europe centrale, liées aux activités agricoles (épandages), au chauffage et à l’érosion des sols.

« Pourquoi parle-t-on d’une amélioration alors que des indices de qualité de l’air moins bons ont été observés ces dernières semaines ? » 
Ces dernières semaines pendant le confinement, des indices de valeur 5, correspondant à une qualité de l’air moyenne, ont été observés dans la région des Pays de la Loire.
Ces indices s’expliquent par les concentrations en ozone. Les niveaux enregistrés restent néanmoins inférieurs aux critères de déclenchement d’un pic de pollution.
Les conditions météorologiques ensoleillées sont propices à une élévation des niveaux d’ozone. Dans la région des Pays de la Loire, la pollution par l’ozone est généralement d’ampleur régionale, voire nationale en lien avec des transports à longue distance.
La production locale d’ozone est minoritaire. Sa présence dans l’air est peu influencée par le confinement à contrario des oxydes d’azote émis principalement par le trafic routier.

annexe : à savoir

voir document téléchargeable en haut de page.