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Évaluation de la qualité de l'air dans l'environnement de la chaufferie bois de Belle-Beille à Angers, hiver 2019

  • Air extérieur

Cette étude fait suite à celle menée en 2017/2018 à la demande de l’exploitant, Alter, pour répondre aux interrogations des riverains de cette chaufferie bois. Elle avait pour objectif de suivre les niveaux de particules fines PM10, PM2.5 et black carbon lors de l’hiver 2019.
Les résultats indiquent que les niveaux mesurés dans le quartier Belle-Beille sont représentatifs d’une zone urbaine/périurbaine de fond lorsque la chaufferie est en fonctionnement normal. Une influence ponctuelle des émissions de la chaufferie a été détectée pendant une journée à l’occasion d’une opération de maintenance nécessitant une désactivation du système de filtration.

contexte : des interrogations des riverains et une sollicitation d’Alter

La chaufferie Belle-Beille exploitée par la société Alter a été mise en service le 12 décembre 2017. Sa mise en service a suscité des interrogations des riverains des communes d’Angers et Beaucouzé. A ce titre, Alter s’est rapproché d’Air Pays de la Loire pour évaluer l’impact sur la qualité de l’air de l’installation. Un premier suivi des principaux polluants réglementés dans l’air dont les particules fines a été mise en œuvre durant l’hiver 2017/2018. Pour maintenir un dispositif de mesure autour de l’installation en période hivernale et confirmer les premiers résultats, Alter a sollicité Air Pays de la Loire pour la réalisation d’une seconde campagne de mesures portant sur les particules fines PM10, PM2.5 et black carbon (polluants à plus forts enjeux autour de la chaufferie) lors de l’hiver 2019.

un double objectif

Les deux principaux objectifs sont :

  • de situer les niveaux de particules fines par rapport à la réglementation en vigueur ;
  • d’évaluer l'éventuelle influence des émissions de la chaufferie.

moyens : un dispositif adapté à l’environnement d’une chaufferie bois

Comme durant l’hiver 2017-2018, le laboratoire mobile a été placé à 140 mètres au sud-ouest de la chaufferie Belle-Beille dans les zones de retombées maximales. Cette zone a été privilégiée, du fait de sa proximité immédiate aux habitations. Les particules fines (PM10 et PM2.5) et le black carbon présent dans les PM2.5 ont été mesurés en continu du 10 janvier au 20 mars 2019.

carte avec emplacement du laboratoire mobile
Emplacement du laboratoire mobile dans l'environnement de la chaufferie

les résultats

les particules PM10

Le suivi des PM10 met en évidence :

  • des concentrations journalières homogènes entre le site de Beille-Beille et le site du centre-ville du musée des Beaux-Arts qui ont approchées le seuil d’information le 27 février 2019, en lien avec un épisode de pollution généralisé qui a touché le Nord-Ouest de la France.
graph d'évolution des moyennes journalières en PM10
  • un faible risque de dépassement des valeurs limites et de l’objectif de qualité fixé pour les PM10.
  • une influence ponctuelle des émissions de la chaufferie le 12 février par vents faibles de nord-est qui se traduit par des concentrations horaires plus élevées de +39 µg/m3. Lors de cette journée, une opération de maintenance peu fréquente a nécessité la désactivation du système de filtration des poussières de la chaufferie.
évolution horaire des concentrations en PM10
Évolution horaire des concentrations en PM10 le 12 février 2019

les particules PM2.5

Les niveaux moyens en PM2.5 à Belle-Beille et au musée des Beaux-Arts sont très proches respectivement 9.8 µg/m3 et 11.7 µg/m3 durant les 2 mois d’étude. Par comparaison avec le site du musée des Beaux-Arts, le risque de dépassement de l’objectif de qualité fixé à 10 µg/m3 en moyenne sur un an n’est pas à exclure au niveau du quartier de Belle Beille sachant que cet objectif de qualité a été dépassé en 2017 au musée des Beaux-Arts et approché en 2018. En revanche, la valeur limite fixée à 25 µg/m3 a de fortes probabilités d’être respectée.
Aucune influence spécifique de la chaufferie n’a été mise en évidence pour les particules PM2.5.

conclusion

En conclusion, les niveaux en particules fines mesurés au quartier de Belle-Beille sont représentatifs d’une zone urbaine/périurbaine de fond lorsque la chaufferie est en fonctionnement normal.
Au vu des résultats des campagnes de mesurées effectuées en 2017 et 2019, il n’apparait pas nécessaire de pérenniser un suivi de la qualité de l’air dans le quartier de Belle Beille. Toutefois il pourrait être envisagé la mise en œuvre d’une nouvelle campagne de mesures sous 3 à 5 ans.