23/05/2025
- Air extérieur
Air Pays de la Loire a réalisé une campagne de mesure de qualité de l’air autour de la chaufferie de la Minais à Sainte-Luce-sur-Loire, à la demande de Nantes Métropole et en lien avec des représentants d’une association de riverains. Elle montre que les concentrations de particules PM10, PM2.5, dioxyde d’azote et carbone suie sont caractéristiques d’un milieu périurbain, avec une influence du chauffage individuel au bois. L’influence de la chaufferie n’est pas mise en évidence sur ces polluants, hormis dans la nuit du 24 au 25 décembre où une influence conjointe du chauffage individuel au bois et de la chaufferie collective n’est pas à exclure.
Contexte et objectif
Dans son objectif de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, Nantes Métropole souhaite élargir le nombre d’équipements raccordés au réseau de chaleur urbain. C’est dans ce contexte qu’une chaufferie biomasse a été mise en service en 2012 dans le quartier de la Minais, à Sainte-Luce-sur-Loire, permettant d’alimenter en eau chaude (eau chaude sanitaire et chauffage) des logements collectifs ainsi qu’un groupe scolaire et la halle sportive.
Nantes Métropole, en lien avec des représentants de l’association des riverains de La Minais, a sollicité Air Pays de la Loire afin d’évaluer l’influence de la chaufferie collective sur la qualité de l’air dans ce quartier.
Moyens
Des mesures automatiques ont été installées au niveau de la halle sportive de La Minais, établissement recevant du public (ERP) situé à 330 mètres de la chaufferie sous les vents dominants de sud-ouest. Les mesures de concentrations de particules PM10 et PM2.5, de dioxyde d’azote NO2, et la part estimée de carbone suie issue de combustion biomasse ont été effectuées du 4 octobre 2024 au 28 janvier 2025, incluant une période hors chauffe (du 4 octobre au 6 novembre 2024).
Résultats
Les résultats montrent que :
- Les niveaux enregistrés sont représentatifs d’un milieu périurbain, avec une influence du chauffage individuel au bois notamment en soirée.
- L’influence systématique de la chaufferie n’a pas été mise en évidence sur les teneurs en PM10 et PM2.5.
- La contribution de la combustion biomasse dans la part de carbone suie montre un impact du chauffage, notamment du chauffage individuel au bois.
- La nuit du 24 au 25 décembre, une augmentation généralisée des particules est constatée sur les sites de l’agglomération nantaise, et particulièrement sur le site de La Minais, en lien avec le recours au chauffage individuel lors de cette nuit du réveillon. Les niveaux plus élevés sur le site de La Minais durant cette période sont liés notamment aux émissions du chauffage individuel au bois. Toutefois, l’absence de vents durant cette nuit ne permet pas d’exclure une influence ponctuelle de la chaufferie.
- Aucune influence de la chaufferie n’est démontrée sur les teneurs en NO2.
- Les niveaux enregistrés vis-à-vis de la réglementation en vigueur sont résumés dans le tableau ci-dessous :

*Le dépassement de la valeur guide journalière de l’OMS pour les PM2.5 s’inscrit dans un épisode régional voire national de hausse des particules fines, en lien avec une vague de froid qui s’étend du 12 au 22 janvier et au cours de laquelle le recours au chauffage au bois individuel est accru. Tous les sites de mesure permanents sont également concernés par ce dépassement.