- Air extérieur
- Émissions climat
21/07/2025
Saviez-vous que l’air que nous respirons contient parfois des particules très fines, invisibles à l’œil nu, mais nocives pour notre santé ? Ces particules, appelées PM2,5, pénètrent profondément dans nos poumons et sont reconnues pour leur impact sur les maladies cardiovasculaires, respiratoires et certains cancers. Réduire notre exposition à ces particules est donc un enjeu majeur de santé publique.
Des sources de pollution variables selon les saisons
En hiver, la principale source de ces particules fines est le chauffage au bois domestique. Mais au printemps, leur origine change : elles se forment notamment lorsque l’ammoniac (NH₃), émis par les activités agricoles, réagit avec d’autres polluants comme le dioxyde d’azote, issu du trafic routier ou des industries.
Dans les Pays de la Loire, en 2023, l’agriculture est responsable de 96 % des émissions d’ammoniac et de 31 % des émissions de gaz à effet de serre (source : BASEMIS®). L’ammoniac provient en grande partie des épandages agricoles par la volatilisation de l’azote. En plus d'impacter la qualité de l’air, l’ammoniac contribue aussi à l’eutrophisation des milieux naturels (prolifération d’algues, baisse de la biodiversité, acidification des sols) et représente une perte économique pour les agriculteurs, car l’azote volatilisé n’est plus disponible pour les cultures.
Le projet Agri’ Air Pays de la Loire : accompagner la transition agricole
Pour répondre à ces enjeux, Air Pays de la Loire porte le projet Agri’ Air en partenariat avec la Chambre d’agriculture région Pays de la Loire. L’objectif ? Réduire les émissions d’ammoniac grâce à des pratiques agricoles plus efficaces et vertueuses, tout en préservant la performance économique des exploitations.

Ce projet s’appuie sur quatre axes principaux :
1. Accompagner les agriculteurs sur le terrain
L’équipe du projet mène un travail de terrain auprès des agriculteurs, conseillers, coopératives et lycées agricoles afin d’expliquer les enjeux, partager les bonnes pratiques et former les acteurs du monde agricole. Des fermes pilotes servent de terrain d’expérimentation pour adapter les outils et méthodes aux réalités locales.
2. Un outil innovant : AgriVisioN’air
Développée dans le cadre du projet ABAA, l’outil d’aide à la décision AgriVisioN’air aide les agriculteurs à mieux piloter les épandages en utilisant une application disponible sur internet. Grâce aux informations sur les conditions météorologiques prévues ainsi que sur les pratiques renseignées par l’utilisateur (culture, type de fertilisant, matériel et délai d’enfouissement), elle permet d’estimer les pertes d’azote ce qui peut aider à mieux choisir le meilleur moment pour épandre et minimiser ses pertes, ou encore de tester l’intérêt d’un nouveau matériel. Simple, rapide et ergonomique, l’outil offre aussi la possibilité d’enregistrer ses déclarations, de réaliser un bilan annuel ainsi que d’évaluer les gains économiques des options choisies. Cet outil sera disponible dans les Pays de la Loire, après adaptation aux conditions locales, au début de l’année 2026.

3. Vers une agriculture plus durable avec les indicateurs d’émissions de GES
En lien avec Lig’Air, l’Association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) en Centre Val de Loire, une étude sera menée pour intégrer des indicateurs d’émissions de gaz à effet de serre (GES) dans AgriVisioN’air. L’objectif est d’aider les exploitants à visualiser l’impact climatique de leurs pratiques, et à s’engager dans une démarche globale de durabilité.
4. Une démarche collective, à l’échelle interrégionale
Agri’ Air Pays de la Loire s’inscrit dans une dynamique de coopération entre régions, en lien avec d'autres AASQA et Chambres d’agriculture (Bretagne, Centre Val de Loire…). Ce partage d’outils, de retours d’expérience et de solutions concrètes permettra un déploiement progressif, depuis un territoire pilote jusqu’à une échelle interrégionale.
Agri’ Air Pays de la Loire est soutenu financièrement par l’ADEME dans le cadre de l’appel à projets AgriQAir édition 2024.

L’ADEME, la DREAL des Pays de la Loire, la DRAAF des Pays de la Loire et la fédération régionale des CUMA de l’Ouest intègrent le Comité de Suivi du projet.