État des lieux de la qualité de l'air dans l'environnement de la future chaufferie de Géraudière à Nantes

Contexte et objectif

Avec son objectif d’atteindre 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2050, Nantes Métropole souhaite élargir le nombre d’équipements connectés au réseau de chaleur urbain. C’est dans cette dynamique qu’une nouvelle chaufferie biomasse urbaine, reliée au réseau de chaleur Nord-Chézine, doit entrer en service en septembre 2027 (date prévisionnelle), dans le quartier Géraudière à Nantes.

Afin de disposer d’un état de référence en matière de qualité de l’air avant la mise en service de cette chaufferie, Nantes Métropole a sollicité Air Pays de la Loire pour réaliser une campagne de mesure dans le quartier Géraudière.

Moyens

Cette campagne s’est déroulée du 12 mars au 11 avril 2025 (31 jours de mesure) au niveau de la Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire, localisée à 190 mètres du futur site de la chaufferie biomasse, sous les vents dominants de sud-ouest et dans les zones de retombées maximales potentielles. Les mesures ont porté sur les concentrations de particules PM10 et PM2.5, de dioxyde d’azote NO₂, et la part estimée de carbone suie issue de combustion biomasse.

Résultats

Les résultats montrent que :

• Une moindre influence du chauffage individuel au bois sur les concentrations en particules par rapport à d’autres quartiers de la métropole (centre-ville de Nantes ou Bouguenais), en raison de l’éloignement par rapport aux quartiers résidentiels.

• Une influence avérée de la circulation routière au niveau du périphérique sur les concentrations en dioxyde d’azote mesurées sur le site Géraudière (avec un écart moyen de + 55 % par rapport à la station Bouteillerie).

• Ces tendances seront à prendre en compte lors de l’analyse de la qualité de l’air réalisée après la mise en service de la chaufferie tout en intégrant le fait que les vents enregistrés durant la campagne, très majoritairement de nord-est ont accentué l’influence du périphérique tout en diminuant celle des quartiers résidentiels.

• Les niveaux enregistrés vis-à-vis de la réglementation en vigueur et des seuils recommandés par l’OMS (valeurs de référence) sont résumés dans le tableau ci-dessous :

ü : respect de la valeur de référence ; X : dépassement possible de la valeur de référence ; X : dépassement constaté de la valeur de référence

*Le dépassement de la valeur guide journalière de l’OMS pour les PM2.5 (15 µg/m3 en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 3-4 jours par an) s’inscrit dans des épisodes régionaux de hausse des particules fines, en lien des périodes froides et au cours desquelles le recours au chauffage au bois individuel est accru. Les sites de mesure permanents sont également concernés par ces dépassements.

En conclusion, les concentrations mesurées respectent les seuils imposés par la réglementation française mais la valeur guide journalière de l’OMS pour les PM2,5 a été dépassée. Par ailleurs, des dépassements des autres valeurs guides de l'OMS sont possibles. Ce constat (vis-à-vis des recommandations de l'OMS) n'est pas spécifique au quartier de Géraudière mais est observé sur l’ensemble du territoire national.

Les informations obtenues lors de cette campagne définissent la typologie du site de mesures : caractéristique d'un milieu urbain de fond influencé par les émissions de polluants en provenance du périphérique. Les données de cet état initial combinées avec les données issues de la campagne mesures après mise en service, d'une part, et avec les résultats obtenus au niveau des stations permanentes de l'agglomération nantaise, d'autre part, permettront de caractériser l'influence éventuelle de la chaufferie.