- Air extérieur
16/06/2025
Le projet CITRY éclaire le rôle complexe de la végétation urbaine
Face au changement climatique et à l'augmentation de la population urbaine, les villes cherchent des solutions pour améliorer le confort de vie et la qualité de l’air. Les arbres apparaissent comme de précieux alliés. Mais pour en tirer le meilleur parti, encore faut-il comprendre précisément leur impact sur le microclimat urbain et la dispersion des polluants. C’est tout l’enjeu du projet de recherche CITRY, mené à Nantes de 2024 à 2027.
Pourquoi planter des arbres en ville ?
Les bienfaits des arbres en ville sont bien connus : ils apportent de l’ombre, rafraîchissent l’air par évapotranspiration et participent à la régulation du climat urbain. Leur rôle est particulièrement précieux en période de canicule, où les zones fortement minéralisées des centres-villes concentrent la chaleur. On parle alors d’îlots de chaleur urbains.
Au-delà de leur contribution au confort thermique, les arbres peuvent également favoriser une meilleure qualité de l’air. En interceptant et en fixant certaines particules et polluants atmosphériques, ils contribuent à limiter l’exposition à la pollution de l'air des habitant·es.
Des effets plus complexes qu’il n’y paraît
Ces effets ne sont pas toujours uniformes, la présence d’arbres modifie en profondeur la manière dont l’air circule dans les rues et les quartiers. Ces modifications peuvent avoir des conséquences à la fois positives et plus nuancées sur la température ressentie et sur la répartition des polluants.
Comprendre ces phénomènes est essentiel pour adapter les stratégies de végétalisation : selon l’emplacement, la densité du couvert végétal, la géométrie des rues ou les conditions météorologiques, l’impact des arbres peut varier.
Un projet scientifique au service des villes
C’est précisément pour lever ces incertitudes que le projet CITRY a été lancé. Piloté par l’École Centrale de Nantes, en partenariat avec Air Pays de la Loire et l’INRAE, et avec le soutien financier de l’Agence Nationale de la Recherche, il se déroule en étroite collaboration avec Nantes Métropole.
Les chercheurs vont s’appuyer sur un vaste dispositif expérimental et numérique, concentré autour du quartier Mistral, près du centre commercial Paridis à Nantes. En mesurant précisément le comportement de l’air, la répartition des particules et de nombreux paramètres micro-météorologiques, ils chercheront à mieux comprendre comment la végétation urbaine interagit avec l’atmosphère, du niveau de la rue jusqu’à l’échelle de la ville.
Trois objectifs concrets
Le projet CITRY poursuit trois grands objectifs :
- Évaluer l’impact des arbres sur le microclimat et la dispersion des polluants, qu’il s’agisse de particules ultrafines ou de grains de pollen, dans différentes configurations atmosphériques.
- Fournir aux urbanistes et aux décideurs des éléments concrets pour guider les politiques de végétalisation, en tenant compte des spécificités locales.
- Améliorer les modèles de simulation de la qualité de l’air à l’échelle des quartiers, afin de permettre des choix d’aménagement éclairés.
Vers des villes plus résilientes
Au final, le projet CITRY contribuera à renforcer les connaissances sur le rôle de la végétation urbaine dans la lutte contre les effets du changement climatique et de la pollution atmosphérique. Ses résultats aideront les collectivités à concevoir des villes plus confortables, plus respirables et plus résilientes, au bénéfice de tous·tes.
Air Pays de la Loire, un partenaire clé du projet
Air Pays de la Loire collabore avec l’École Centrale de Nantes et l’INRAE en mobilisant plusieurs de ses collaborateurs et en mettant à disposition des moyens de mesure et de modélisation :
- une remorque mobile équipée d’appareils de référence pour mesurer les particules PM10, PM2,5, PM1 et les particules ultrafines (en nombre et en tailles),
- 9 microcapteurs déployés du sol jusqu’à 18 mètres de hauteur, sélectionnés pour la qualité de leurs données,
- 2 modèles opérationnels pour simuler la qualité de l’air en milieu urbain, du quartier à l’échelle de la ville.
Air Pays de la Loire jouera également un rôle moteur dans le dialogue avec Nantes Métropole et le pilotage des recommandations opérationnelles issues du projet.