Aller au contenu principal

Mesures de dépôts dans l’environnement de l’aéroport de Nantes-Atlantique

  • Air extérieur

Suite à la concertation préalable sur le réaménagement de l’aéroport Nantes-Atlantique et au bilan des garantes désignées par la Commission nationale du débat public (CNDP), la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) s’est rapprochée d’Air Pays de la Loire pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une étude relative à des analyses de dépôts dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire. En effet, des riverains de l’aéroport se plaignent de la présence de dépôts huileux à leur domicile (toitures, voitures, linge de maison laissé à l’extérieur). L’objectif de cette étude est double : déterminer si le trafic aérien est à l’origine de ces dépôts et répondre aux inquiétudes des riverains. Ce rapport présente les résultats d’analyses de dépôts collectés sur un avion de ligne comparés à ceux collectés chez des riverains de l’aéroport.

Contexte

Des riverains de l’aéroport se plaignent de la présence de dépôts huileux à leur domicile sur leurs toitures, voitures, linges de maison laissés à l’extérieur. Plusieurs plaintes de riverains sur la présence de dépôts sur toitures ont ainsi été relayées par M. le Maire de Saint-Aignan de Grandlieu. A la suite de la concertation préalable sur le réaménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique et du bilan des deux garantes désignées par la Commission nationale du débat public (CNDP), la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) s’est rapprochée d’Air Pays de la Loire pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une étude relative à des analyses de dépôts de suie dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire de Nantes-Atlantique.

Un double Objectif

L’objectif de cette étude est double :

  • Déterminer si le trafic aérien peut être à l’origine des dépôts présents chez les riverains de l’aéroport.
  • Répondre aux inquiétudes des riverains.

Dispositif de mesure

Pour répondre à ces deux objectifs, il a été décidé de mener l’étude en 3 étapes : 

Étape 1 : caractériser la « signature chimique » de composés organiques (screening d’une cinquantaine de composés) sur différents dépôts collectés sur un avion de ligne.
Ces dépôts sont susceptibles de se retrouver également dans l’environnement de l’aéroport. Pour ce faire, des collectes sur lingettes ont été effectuées sur un avion en stationnement mis à disposition (graisse de train d’atterrissage, sortie de tuyère de réacteur, mât de drainage, taches sur l’intrado de l’aile). Des produits purs (kérosène, produit de dégivrage, huile moteur) ont également été analysés.

photo-Collecte de dépôts présents sur l’intrado de l’aile
Collecte de dépôts présents sur l’intrado de l’aile
photo-Collecte de dépôts en sortie de réacteur
Collecte de dépôts en sortie de réacteur

 

 

Étape 2 : caractériser la « signature chimique » des dépôts collectés chez des riverains de l’aéroport.
Les mêmes mesures chimiques ont ensuite été réalisées sur 6 dépôts collectés chez des riverains et également sur une station urbaine d’Air Pays de la Loire à la Chauvinière pour comparaison.

photo-Exemple de taches collectées sur une voiture
Exemple de taches collectées sur une voiture

Étape 3 : comparer visuellement les « signatures chimiques » effectuées sur l’avion et dans les produits purs avec celles effectuées chez les riverains.
La comparaison entre les analyses chimiques effectuées sur l’avion et dans les produits purs avec celles réalisées dans l’environnement de la plateforme permet alors d’étudier l’influence possible des postes investigués sur l’avion sur les dépôts collectés chez les riverains.

Résultats

Sur l’avion témoin investigué

La comparaison des 3 chromatogrammes obtenus dans les produits purs (kérosène, huile moteur et produit de dégivrage) montre des « signatures chimiques » caractéristiques et différentes les unes des autres. Ces différences de signatures permettront de différencier ces 3 composés, s’ils sont présents dans les dépôts collectés chez les riverains de l’aéroport.

Les signatures chimiques des dépôts collectés respectivement sur la pièce mobile du train d’atterrissage (graisse) et sur l’intrado de l’aile sont similaires ce qui suggère que les taches présentes sous l’aile sont en partie liées à la graisse présente sur le train d’atterrissage notamment lorsqu’il est sorti ou durant sa phase de rentrée.

Chez les riverains

Les dépôts collectés sont très peu chargés en composés organiques. Les résultats sont tous inférieurs aux limites de quantification ou à des teneurs proches de la limite de quantification. Aucun des marqueurs relevés sur les prélèvements effectués sur l’avion et dans les produits purs (kérosène, produit de dégivrage et huile moteur) n’a été retrouvé sur les dépôts collectés chez les riverains de l’aéroport.

Conclusions

La comparaison des résultats des analyses chimiques sur les dépôts collectés chez les riverains de l’aéroport ne montre aucun lien avec ceux réalisés sur l’avion témoin étudié et dans les produits purs (kérosène, huile moteur, produit de dégivrage). 
En conclusion, cette étude suggère une absence d’influence des postes investigués liés au trafic aérien (kérosène, produit de dégivrage, huile moteur, graisse sur train d’atterrissage) sur les dépôts collectés dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire.
Afin de conforter cette première conclusion, de nouvelles analyses pourraient être envisagées sur de nouveaux dépôts collectés chez les riverains.