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Cartographies de la qualité de l’air, Agglomération de Saint-Nazaire pour l’année 2010

  • Air extérieur

Air Pays de la Loire a réalisé des cartographies des niveaux annuels de polluants atmosphériques pour l’année 2010. Pour la plupart des polluants, les niveaux les plus élevés sont observés en proximité routière. Il ressort que 2 % de la population de l’agglomération nazairienne serait exposée à des risques de dépassement de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote, un pourcentage cohérent avec celui d’autres agglomérations comme Nantes (5 %) ou Le Mans (6 %).

contexte

En agglomération urbaine, la dégradation de la qualité de l’air et les risques de dépassement des seuils réglementaires sont principalement observés à proximité des axes de circulation. Ainsi, le Plan de Protection de l’Atmosphère de Nantes Saint-Nazaire, adopté le 30 août 2005[1], demande un recensement des voies routières génératrices de concentrations élevées de polluants.

[1] Le Plan de Protection de l’Atmosphère est actuellement en cours de révision.

Dans ce cadre, Air Pays de la Loire a proposé d’engager une étude de modélisation visant à élaborer des cartographies annuelles de la qualité de l’air sur les agglomérations de Nantes et Saint-Nazaire dans le but d’identifier les populations éventuelles soumises à des dépassements de seuils réglementaires.

De plus, le Programme de Surveillance de la Qualité de l’Air (PSQA) 2010-2015 des Pays de la Loire prévoit la réalisation de cartographies des niveaux annuels des principaux polluants atmosphériques dans les quatre agglomérations de plus de 100 000 habitants de la région des Pays de la Loire : Nantes, Angers, Le Mans, Saint-Nazaire.

Une première estimation des concentrations par modélisation a été réalisée par Air Pays de la Loire pour l’année 2008 sur l’agglomération nazairienne.

La présente étude restitue les résultats en moyenne annuelle et en percentiles obtenus pour l’année 2010. Le modèle utilisé est le logiciel ADMS – urban, adapté pour la simulation de la qualité de l’air en milieu urbain et prenant notamment en compte les mécanismes de pollution à proximité des sources. Ce modèle a été alimenté par l’inventaire des émissions BASEMIS élaboré par Air Pays de la Loire pour les secteurs résidentiel / tertiaire, industries et routier.

zone d’étude

Le périmètre de l’étude concerne la partie urbanisée de la CARENE. Ce domaine présente un tissu urbain dense et continu alliant habitations et activités. Le territoire regroupe 74 % de la population résidente dans l’agglomération.

résultats

La distribution spatiale de la pollution est caractérisée par des niveaux de pollution plus élevés en proximité routière pour le dioxyde d’azote, le monoxyde de carbone, le benzène, et dans une moindre mesure pour les poussières fines PM10 et très fines PM2,5. L’ozone présente une distribution spatiale anti corrélée à celle du dioxyde d’azote avec des niveaux les plus élevées lorsque l’on s’éloigne des voies de circulation.

Carte des concentrations en NO2 à Saint-Nazaire en 2010

Des risques potentiels de dépassements de la valeur limite en moyenne annuelle pour le dioxyde d’azote (cartographie ci-dessus) ont été mis en évidence à proximité de voies à fort trafic (des voies rapides (RD 213, RN 171 et RN 471) et du boulevard de contournement RD 492). La population résidente concernée par ce dépassement a été estimée à 1 300 habitants soit 2 % de la population. Ces informations ont été communiquées au ministère chargé de l’Écologie dans le cadre du rapportage annuel demandé par l’Union Européenne. Ce pourcentage est cohérent avec ceux calculés dans les agglomérations de Nantes (5 %), Le Mans (6 %), Valence (2 %), Mulhouse (3 %), Grenoble (7 %) et inférieurs à ceux calculés dans les agglomérations lyonnaise (25 %) et strasbourgeoise (14 %).

Carte des concentrations en PM10 à Saint-Nazaire en 2010

Les poussières fines sont réparties régulièrement sur le territoire de l’agglomération nazairienne. Des niveaux plus élevés apparaissent le long des grands axes de circulation (RD 213, RN 171, RN 471 et RD 492). Mais aucun dépassement de la valeur limite n’est estimé.

Les résultats de la modélisation en monoxyde de carbone, benzène, ozone, dioxyde de soufre et particule PM2,5 ne présentent pas non plus de dépassement de valeur limite réglementaire en moyenne annuelle sur l’agglomération Nazairienne.

conclusions

Les concentrations en dioxyde d’azote et poussières fines ont peu évolué depuis 2008 année de la première modélisation. En revanche, la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote a subi un abaissement réglementaire de 44 à 40 µg/m3 conduisant à une augmentation du territoire concerné par le dépassement. Cependant la population exposée à ce dépassement reste dans le même ordre de grandeur à savoir moins de 2 000 habitants car les surfaces concernées sont peu urbanisées. La distribution spatiale de la pollution conserve le même motif au fil des années et met en évidence les axes routiers à fort trafic.

Rappelons qu’en 2008 Air Pays de la Loire a réalisé un suivi annuel des niveaux de pollution au niveau de l’avenue de la République à Saint-Nazaire. Cette étude a montré » un dépassement de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote dans cette avenue.

Dans le cadre du projet HELYCE qui sera opérationnel en septembre 2012, des modifications des conditions de circulation avec intégration d’une ligne de bus à haut niveau de service seront entreprises au niveau de l’avenue de la République. En 2013, une campagne de mesure dans cette avenue couplée à l’étude de modélisation reconduite à l’échelle de l’agglomération fournira des informations relatives à l’impact des modifications de trafic sur les niveaux de pollution.

Enfin, Air Pays de la Loire a réalisé une première étude d’évaluation de la qualité de l’air dans l’environnement industrialo-portuaire de Saint-Nazaire en 2002. Cette étude a mis en évidence l’influence des activités portuaires sur la qualité de l’air des zones urbanisées adjacentes. Plusieurs hausses significatives de la pollution par les particules PM10 ont notamment été constatées, la majorité d’entre elles trouvant leur origine dans les opérations de chargement de céréales.

Les objectifs de la seconde campagne de mesures menée depuis décembre 2011 jusqu’au début du deuxième trimestre 2012 sont multiples :

  • fournir des éléments d’aide à la décision pour réduire les émissions de particules afin de limiter et/ou prévenir les effets sanitaires liés à l’exposition de la population aux particules en général, et aux céréales plus spécifiquement ;
  • évaluer l’évolution de la qualité de l’air, neuf ans après cette première analyse, parallèlement au développement des activités de la zone industrialo-portuaire par la mise en œuvre de méthodes de mesure optimisées (notamment dans la zone Ville-Port) ;
  • étendre l’étude au quartier résidentiel du Penhoët influencé par la zone industrialo-portuaire par vents de secteur sud-ouest, secteur de vents dominants, afin de préciser les sources de pollution et d’en affiner la quantification ;
  • répondre aux problématiques (dépôt de poussières, nuisances olfactives excessives,…) exprimées par une population riveraine croissante dans un quartier en réhabilitation de la zone Ville-Port.