22/05/2025
- Air extérieur
Dans la continuité de la surveillance à Montoir-de-Bretagne depuis octobre 2020, Air Pays de la Loire a étudié les concentrations en particules PM10, PM2.5 et PM1, et les retombées atmosphériques de nitrate et d’ammonium dans l’environnement de Yara. Les concentrations mesurées sur les stations de mesure de La Camée et du Plessis respectent les valeurs réglementaires françaises. Dans le contexte d’arrêt des ateliers de production de l’industrie depuis septembre 2023, plus aucune influence n’est décelée sur les PM2.5 et les PM1 en 2024, et une réduction significative des retombées en nitrate et en ammonium est observée. Un apport en PM10 est toutefois toujours constaté, en lien avec l’ensemble de la zone industrielle.
Contexte et objectifs
L’arrêté préfectoral n°2019/ICPE/359 du 18 décembre 2019 impose des prescriptions à la surveillance réglementaire de la pollution atmosphérique à la société Yara France sur son site de Montoir-de-Bretagne.
Le dispositif de mesure déployé en 2024 s’inscrit dans un historique de mesure initié depuis 2020 dans l’environnement de Yara. Les objectifs de cette étude reposent sur 2 axes :
- Évaluer l’exposition de la population aux particules PM10, PM2.5 et PM1, et aux retombées de nitrate et d’ammonium.
- Apprécier l’influence des émissions de Yara sur les concentrations et les retombées de ces polluants dans son environnement.
Les ateliers de production de Yara ont été mis à l’arrêt depuis le 26 septembre 2023 afin de se concentrer uniquement sur le stockage d’engrais. Le dispositif déployé en 2024 permet de quantifier l’effet de l’arrêt de ces ateliers sur les polluants mesurés.
Moyens
Les zones de retombées maximales issues des émissions de Yara ont été identifiées par modélisation (1). À la suite de cette étude, des appareils de mesures automatiques de PM10, PM2.5 et PM1 ont été installés sur le site de La Camé, zone d’habitation la plus proche de l’industrie Yara (1,5 km), et sur le site de Plessis, à Donges, zone d’habitation plus éloignée de Yara (4,1 km) mais plus régulièrement sous son influence du fait de sa localisation sous les vents dominants de sud-ouest.
Les retombées atmosphériques de nitrate et d’ammonium ont été effectuées par jauge sur plusieurs sites situés entre 210 m et 4100 m de l’établissement Yara.
Du fait de l’arrêt des ateliers de production, et à la demande de Yara, la spéciation du nitrate et de l’ammonium par prélèvement sur filtre n’a pas été reconduite en 2024.
Résultats
Au regard de la réglementation française :
- En 2024, la valeur limite pour les PM10 (40 μg/m3) et PM2.5 (25 μg/m3), et l’objectif de qualité annuel (respectivement 30 μg/m3 et 10 μg/m3) ont été respectés.
- Le seuil d’information pour les PM10 (50 μg/m3) n’a jamais été atteint sur l’année.
Au regard des valeurs guides de l’OMS :
- Les valeurs guides annuelles et journalières préconisées par l’OMS sont toutefois atteintes pour les PM2.5, tant sur le site de La Camé que sur les autres stations du réseau de surveillance régional, en lien avec des épisodes de hausse régionale voire nationale des particules en période hivernale notamment.
Les mesures mises en œuvre a permis d’évaluer l’impact de l’arrêt des ateliers de production de Yara sur les polluants étudiés :
- Lorsque le site de La Camé est sous l’influence des activités de la zone Yara (Sea Invest, EQIOM, Millénis, terminal charbonnier compris), une surconcentration est observée uniquement sur les PM10, de l’ordre de +1,2 μg/m3. À la différence des années précédentes, aucune surconcentration n’est observée sur les particules plus fines (PM2.5 et PM1).
- Sur le site Millénis, le plus exposé, les retombées en ammonium ont baissé de 12 mg/m²/jour en 2023 (lorsque les ateliers étaient en production nominale) à 2,9 mg/m²/jour en 2024. Les retombées en nitrate ont baissé de 39 mg/m²/jour en 2023 à 1 mg/m²/jour en 2024.
- Ces éléments permettent de confirmer que l’arrêt des ateliers de production a permis de réduire l’exposition aux particules les plus fines (PM2.5 et PM1) sur le site de La Camé, et a permis de réduire les retombées en nitrate et en ammonium dans l’environnement de l’usine.
- L’apport en particules PM10 se maintient et peut être liée au stockage d’engrais de Yara et à l’ensemble de la zone industrielle à proximité (SeaInvest, EQIOM, Millénis, parc à charbon).
1 Rapport 2020 : https://www.airpl.org/rapport/evaluation-des-retombees-de-particules-dans-l-environnement-de-yara-france-a-montoir-de-bretagne-octobre-a-decembre-2020