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Polluants d'intérêt national - évaluation des concentrations en ammoniac, particules ultrafines, carbone suie et en hydrogène sulfuré en 2024

  • Air extérieur

L’ANSES a publié en 2019 un avis relatif à la surveillance de polluants non réglementés dont les effets nocifs sur la santé se confirment avec des niveaux de preuves modérés à forts. L'ANSES recommande de renforcer la surveillance de ces polluants dont font partie les particules ultrafines (PUF), le carbone suie (BC) et les aérosols inorganiques secondaires. En complément, l’arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l’air, définit les polluants d’intérêt national comme des polluants autres que les polluants réglementés pour lesquels la surveillance est effectuée conformément au référentiel technique national. Sont concernés notamment les particules ultrafines et le carbone suie.
Cette note, réalisée par Air pays de la Loire, synthétise les niveaux de concentrations retrouvées durant l'année 2024 à Nantes, en milieu de fond urbain, pour les particules ultrafines, le carbone suie et l'ammoniac, précurseur d’aérosols inorganiques secondaires, ainsi qu'à proximité de la raffinerie de Donges pour l'hydrogène sulfuré.

Contexte

L’ANSES a publié en 2019 un avis relatif à la surveillance de polluants non réglementés dont les effets nocifs sur la santé (atteintes respiratoires, cardiovasculaires et décès anticipés) se confirment avec des niveaux de preuves modérés à forts. L’ANSES recommande de renforcer la surveillance de ces polluants dont font partie les particules ultrafines (PUF), le carbone suie (BC) et les aérosols inorganiques secondaires.

Les particules ultrafines (PUF)

Les concentrations en nombre de particules ont été mesurées en milieu urbain à Nantes, au cimetière de la Bouteillerie depuis mars 2022. Elles sont caractérisées par des concentrations moyennes très proches en 2022 et 2023 et plus faibles en 2024 en lien avec des conditions météorologiques particulièrement pluvieuses en 2024 (+ 24 % de précipitations en 2024 par rapport aux normales dans l’agglomération nantaise). La concentration moyenne (4 463 part/cm3) reste trois fois plus faible que celle enregistrée sur le site de trafic boulevard des Frères de Goncourt à Nantes (13 500 part/cm3) durant la même période.
Deux hausses des concentrations ont été observées dans le profil journalier des concentrations en période de chauffage, en lien avec le trafic routier et les conditions météorologiques pour le pic du matin et avec le trafic routier et le chauffage le soir.
En période estivale, les concentrations sont caractérisées par des concentrations plus élevées en journée.
L’hypothèse d’une production de particules ultrafines par photochimie peut être alors avancée 1.

Le carbone suie (BC)

Les concentrations de carbone suie liées à la combustion d’hydrocarbures sont stables dans la journée et durant l’année et sont comprises entre 0,5 μg/m3 et 1,3 μg/m3.
Les concentrations liées à la combustion de biomasse sont également stables hors saison de chauffe. En revanche, durant la période de chauffage, les concentrations mesurées sont plus élevées, 1,3 μg/m3 en début d’après-midi et 5,7 μg/m3 en soirée. Ces concentrations s’expliquent par l’utilisation de chauffage domestique au bois, en particulier par les cheminées à foyer ouvert dont la combustion est peu efficace et favorise la formation de particules.

L’ammoniac (NH3)

Les concentrations en ammoniac sont mesurées en milieu rural en Vendée, à la station de la Tardière, depuis mars 2022.
En 2022, les concentrations moyenne (5.1 μg/m3) et médiane (4.6 μ/m3) en 2022 sont plus élevées que celles enregistrées en 2023 (moyenne de 4 μg/m3 ; médiane de 3.7 μg/m3). Les conditions météorologiques au printemps et l’été 2022 ont été plus propices aux émissions d’ammoniac dans l’air avec des températures atmosphériques plus élevées et des précipitations plus faibles. En 2024 les niveaux moyen (3 μg/m3) et médian (2.7 μg/m3) sont inférieurs à ceux enregistrés les deux années précédentes. L’année 2024 a été particulièrement pluvieuse (+ 17 % par rapport aux normales à la Roche-sur-Yon et notamment au printemps). Ces conditions métrologiques ont limité les émissions d’ammoniac et favorisé la dispersion des polluants dans l’air.

L’hydrogène sulfuré (H2S)

Le suivi réalisé depuis 2011 dans l’environnement de la raffinerie TotalEnergies à Donges montre une influence des émissions de la raffinerie sur les concentrations enregistrées rue Pasteur à Donges par vents de sud-est [140°N-150°N] qui placent le site sous les vents de la partie centrale de la raffinerie. Les niveaux en H2S demeurent toutefois faibles avec des concentrations qui n’ont pas dépassées le seuil olfactif de l’OMS (7 μg/m3 en moyenne sur une ½ heure) ni en 2023, ni en 2024 et à une seule reprise en 2022.


1 Réactions chimiques initiées par le rayonnement solaire et responsables de la formation de certains polluants