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Évaluation des niveaux de COV, de métaux et d'acide cyanhydrique dans l’air dans l’environnement de la raffinerie TotalEnergies à Donges, 2022

  • Air extérieur

Cette étude s’inscrit dans la continuité des mesures en composés organiques volatils (COV) menées depuis 2005, autour de la raffinerie TotalEnergies à Donges. Dans le cadre du redémarrage de la raffinerie en 2022, des prélèvements en retombées de métaux et en concentrations d’acide cyanhydrique dans l’air ont été entrepris en plus des COV traditionnellement mesurés. Ces prélèvements sur 9 sites à proximité de la raffinerie, notamment dans le bourg de Donges, montrent une influence prépondérante de la zone de stockage nord et des unités de production sur les mesures en COV, particulièrement visible sur le site de l’ancienne gare SNCF. Concernant le benzène, polluant réglementé, aucun des sites ne dépasse la valeur limite annuelle (5 µg/m3). L’objectif de qualité (2 µg/m3 en moy. annuelle) est probablement dépassé sur le site de l’ancienne Gare SNCF et de l’appontement n°5. Les mesures montrent également un impact de la fuite d’essence du 21 décembre sur le site du collège, où l’objectif de qualité est probablement dépassé. Son exposition aigüe lors de cet évènement ne relève pas d’une exposition annuelle habituelle.

Contexte

Dans le cadre de sa stratégie de surveillance du benzène depuis 2005 dans l’environnement de la raffinerie de Donges, Air Pays de la Loire a poursuivi ses mesures conformément aux exigences de l’arrêté préfectoral 2019/ICPE/016 du 24 Janvier 2019.
En plus des mesures automatiques en benzène et en COV non méthaniques sur les sites de la Gare SNCF et de la Mégretais, des mesures de benzène et de coupes d’hydrocarbures ont été effectuées par prélèvement passif sur 9 sites dans l’environnement de la raffinerie. A la demande de l’INERIS, des mesures complémentaires de concentrations d’acide cyanhydrique et de retombées atmosphériques de 12 métaux lourds ont été ajoutées au protocole en 2022.
Cette campagne a été marquée par le redémarrage des activités de production de la raffinerie, le 27 avril 2022, dans le contexte de la reprise économique post crise sanitaire, et a été marquée par une fuite d’essence ayant eu lieu dans un des bacs de stockage au soir du 21 décembre 2022 et dont les émissions se sont poursuivies jusqu’au 28 décembre.

Résultats

Situation vis-à-vis de la réglementation

A partir des mesures automatiques et des mesures par prélèvements passif, les concentrations en benzène indiquent :

  • Un probable dépassement de l’objectif de qualité, fixé à 2 μg/m3 en moyenne annuelle, sur les sites de la Gare SNCF et de l’appontement n°5.
  • Le site du collège a été impacté par la fuite d’essence du 21 décembre ; son exposition aigüe fin décembre ne relève pas d’une exposition annuelle habituelle. L’objectif de qualité y est toutefois probablement dépassé en 2022.
  • Aucun des sites ne dépasse la valeur limite, fixée à 5 μg/m3 en moyenne annuelle

Zones d’influence

L’ensemble des mesures ont mis en évidence :

  • Une influence prépondérante de la zone de stockage nord, puis des unités de production. Le site de la Gare SNCF est le plus exposé à ces zones d’émissions du fait de sa position enclavée au sein de la raffinerie, et des conditions météorologiques plaçant préférentiellement ce site sous les vents de ces zones ;
  • La zone des Magouëts semble avoir une influence sur le site de la Hélardière ;
  • Les périodes de chargement/déchargement au niveau des zones d’appontements n’ont pas permis de conclure à une influence de ces zones sur les concentrations en benzène et en COVNM relevées sur le site de la Gare SNCF. Le site de l’appontement n°5 semble toutefois avoir été impacté entre le 28 septembre et le 7 octobre.

Historique des mesures

En lien avec le redémarrage des activités de production de la raffinerie, il a été montré que :

  • Les concentrations en benzène ont été multipliées par 2 sur le site de la Gare SNCF, passant de 2 μg/m3 en moyenne en 2021 à 3,8 μg/m3 en 2022 ;
  • Les concentrations moyennes en benzène sur l’ensemble de la zone dongeoise (8 sites de prélèvements passifs) ont augmenté de 1,3 à 1,7 μg/m3 entre 2021 et 2022. Cette augmentation est à relativiser du fait de l’influence de la fuite d’essence qui ne relève pas de l’exposition habituelle.

Perspectives

Les mesures de retombées atmosphériques en métaux ont montré une surconcentration en plomb, zinc et cuivre sur le site de la Gare SNCF par rapport aux autres sites de mesure. Ce site faisait l’objet de travaux de démantèlement par la SNCF, pouvant impacter les mesures. Air Pays de la Loire préconise la reconduite de ces mesures sur l’année 2023 afin de confirmer ces observations, hors situation de travaux.
L’ensemble des mesures en acide cyanhydrique sont en-dessous des limites de détection de l’appareil, n’indiquant aucune problématique particulière sur ce polluant. Air Pays de la Loire préconise de ne pas reconduire de ces mesures sur l’année 2023.